C'était son premier bal à Vienne, mais aussi l'occasion de resserrer ses contacts avec d'autres dirigeants de l'extrême droite européenne. Marine Le Pen, était l'hôte de marque, vendredi 27 janvier dans l'ancien palais impérial de la Hofburg, de Heinz-Christian Strache, chef du Parti de la liberté (FPÖ).
Avant de valser avec les étudiants "combattants", la présidente du FN, en longue robe noire, a dû attendre que les forces de police aient éloigné des milliers de manifestants décidés à perturber la soirée. Ceux-ci avaient répondu à l'appel de SOS Mitmensch (SOS Racisme), des Verts et d'organisations liées au Parti social-démocrate ou aux Eglises.
Le bal des corporations estudiantines à Vienne est toujours un événement controversé. Principal réservoir de cadres du FPÖ, les Burschenschaften (de Bursch, jeune homme) comptent environ 4 000 membres, engagés leur vie durant dans des fraternités dont les noms – Aldania, Vandalia, Gothia, Silesia – cultivent une germanité mythique. L'une d'entre elles, Olympia, est considérée comme proche du néonazisme.
Cette année, les polémiques étaient d'autant plus vives que l'organisation du bal coïncidait avec le 67e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz. Le ton est encore monté quand, il y a quelques semaines, le comité autrichien de l'Unesco a accepté comme "bien culturel immatériel" une liste des "bals viennois" sur laquelle figurait celui de l'extrême droite. |