Michèle Alliot-Marie a proposé le mardi 12 janvier à l'Assemblée nationale, le savoir-faire français à la police tunisienne pour "régler les situations sécuritaires" ? Critiquée par l'opposition sur l'extrême retenue de la réaction française face à la répression en Tunisie, elle a répondu : "Plutôt que de lancer des anathèmes, je crois que notre devoir est de faire une analyse sereine et objective de la situation."
"On ne doit pas s'ériger en donneurs de leçons" face à une situation "complexe", a-t-elle expliqué. Tout en invitant les dirigeants à "mieux prendre en compte les attentes" des populations, elle a suggéré que "le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type".
"C'est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays [l'Algérie et la Tunisie] de permettre dans le cadre de nos coopérations d'agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité."
Depuis le début de la révolte tunisienne, la position de Paris sur la Tunisie est plus que prudente. Après avoir observé un silence embarrassé, la France a condamné du bout des lèvres la répression, tout en maintenant son soutien au président Ben Ali. Plusieurs personnalités politiques, dont le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, et celui de la culture, Frédéric Mitterrand, se sont montrées plus que prudentes dans leur condamnation du régime. |