Robert Ménard a fait placarder dans le centre de Béziers (Hérault), dont il est le maire apparenté FN, des affiches pour dénoncer l'extension du centre d'accueil des demandeurs d'asile (Cada). L'affiche montre la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers au pied de laquelle un groupe d'homme se tient. « Ça y est ils arrivent... les migrants dans notre centre-ville ». Et pour coiffer le tout, l'affirmation suivante : « l’État nous les impose ».
Selon Midi Libre, les affiches ont fleuri ce mardi matin sur les panneaux publicitaires de la ville. Soit la campagne attendait son heure, soit elle a été bricolée à toute vitesse : il y a quatre jours, le maire s'indignait de l'extension du Cada de la Cimade. De 50, le centre va passer à 90, pour accueillir les personnes ayant formulé une demande d'asile, dans l'attente de l'examen de celle-ci. « Alors que la municipalité travaille depuis plus de deux ans à la redynamisation du centre ville, cette annonce sonne comme un coup de poignard dans le dos des Biterrois », dénonçait-il dans un communiqué, s'interrogeant sur un possible autre centre de répartition des migrants de Calais.
En fin de journée, l'association SOS Racisme a annoncé vouloir «signaler au Parquet l'affiche incriminée et saisir le Préfet de l'Hérault afin que ce dernier rappelle à Robert Ménard l'exigence de neutralité qui doit entourer les publications municipales».
Il a annoncé vouloir proposer lors du conseil municipal du 18 octobre une délibération pour organiser un référendum dont l'intitulé de la question serait: « Approuvez-vous l'installation de nouveaux migrants, imposée par l'État, sans consultation du conseil municipal? ». « Je ne me fais guère d'illusions. Il y a d'autres maires qui ont tenté d'organiser des référendums sur ces questions-là et il y a toujours eu un refus de l'État », a avoué le maire de Béziers à l'AFP. A Allex (Drôme), le maire LR s'était heurté à l'annulation de son projet par le tribunal administratif.
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