Jacques Chirac se confie sur ses combats politiques et sa vie privée, à quelques mois de la fin de son mandat, dans un livre-entretien avec Pierre Péan, intitulé "L'inconnu de l'Elysée".
Assumant le rôle d'"analphabète", le chef de l'Etat explique pourquoi il n'a rien fait pour démentir la rumeur selon laquelle il serait totalement étranger à la culture. "Je me disais : au moins on me fout la paix, j'ai mon domaine personnel et ce n'est pas la peine que les journalistes, pour des raisons politiques, viennent mettre leurs grands pieds dans mon jardin privé", explique-t-il.
Il se livre sur son action durant la guerre d'Algérie, sur son soutien à l'ANC de Nelson Mandela, sur son "problème culturel avec les Américains", ou encore sur "le drame de sa vie", celui de sa fille Laurence, anorexique. "Il n'y a aucune raison de le nier, cela a été le drame de ma vie."
Interrogé sur le poids des "coups de poignards politiques" face à un tel drame, Jacques Chirac lance, dans une diatribe inhabituelle : "Je me fous éperdument que Sarkozy ou tel autre... Je me fous de beaucoup de choses... Je tiens à souligner que ma femme a eu ce mérite extraordinaire d'avoir toujours fait en sorte que ce problème m'affecte le moins possible au fil de mes responsabilités et ambitions successives, et elle continue à tout faire pour l'assumer entièrement".
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