Claude Guéant a réussi à se mettre à dos et le PS et le FN. Le ministre de l'Intérieur a évoqué lundi l'intervention libyenne dans ces termes : "Heureusement, le président a pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies, et puis la Ligue arabe et l'Union africaine".
Martine Aubry s'est emportée contre cette sortie sur RTL: "Quand on parle de croisade, c'est effrayant, c'est une erreur profonde d'analyse, c'est une erreur politique, c'est une erreur d'amateur aussi, il faut bien le dire. C'est évidemment un dérapage. Il est jeune en politique on le voit bien", a-t-elle poursuivi, reprochant à l'ancien secrétaire général de l'Elysée d'être tombé dans "tout ce qu'on a voulu éviter". "Qu'il se taise!" a pour sa part commenté François Hollande. "C'est plus que malheureux, c'est le mot qu'il ne fallait pas prononcer", a-t-il déclaré sur France 2.
La présidente du FN, Marine Le Pen, a elle réagi, plus globalement, sur l'intérêt de cette intervention. Elle s'est déclarée "très réservée" sur l'intervention en Libye, évoquant ses "risques", surtout si le ministre de l'Intérieur Claude Guéant "s'amuse à parler de croisade".
Claude Guéant connaît des débuts en politiques agités. Depuis sa prise de fonction, il a employé à deux reprises des expressions empruntées au FN. Il avait notamment évoqué "ces Français qui ne se sentent plus chez eux". Il est actuellement visé par une plainte pour "incitation à la haine". |