L'ex-ministre socialiste du Budget Jérôme Cahuzac a annoncé mardi sa démission de l'Assemblée nationale comme le lui enjoignait l'exécutif et la fin probable de toute carrière politique.
Prié de dire si le chef de l'Etat était informé par d'autres canaux, il a eu cette phrase susceptible de relancer les interrogations de l'opposition sur le rôle de l'exécutif : "J'ignore quel était son degré de connaissance de cette affaire".
Ancien chirurgien, Jérôme Cahuzac a cherché à couper court aux rumeurs selon lesquelles il aurait en réalité cherché à placer en Suisse 15 millions d'euros (et non 600.000 euros comme il l'a avoué) à des fins de financement politique. "600.000 euros, oui, le reste, non", a-t-il dit, assurant que cette somme venait de ses activités de conseil auprès de laboratoires pharmaceutiques.
Jérôme Cahuzac, qui avait évoqué sur son blog la "spirale du mensonge" le jour de sa démission, a eu des propos quasi psychanalytiques pour évoquer sa "part d'ombre". "J'ai commis une folle bêtise, une folle erreur il y a près de vingt ans", a-t-il expliqué. "J'avais une part d'ombre et cette part d'ombre est aujourd'hui en pleine lumière". "On est dans l'irrationnel quand on refuse sa part d'ombre, on nie une vérité au point de l'occulter, de l'oublier, on se ment à soi-même avant de mentir aux autres. En la matière je me suis menti à moi-même pendant des années", a-t-il avancé.
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