La loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) est en discussion depuis mardi au Sénat qui doit y introduire, à la demande de Nicolas Sarkozy, par voie d'amendements la réforme des centres hospitaliers universitaires (CHU). Confronté à un large front du refus, le chef de l'Etat a accepté lundi d'introduire la collégialité en matière de gouvernance, alors que plusieurs "mandarins" craignaient de voir se mettre en place un "hôpital entreprise" dirigé par un "gestionnaire".
Le 28 avril, 18.000 manifestants, dont plusieurs grands noms de l'hôpital, avaient défilé à Paris, alors qu'au moins un médecin hospitalier sur deux était en grève à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Jeudi à Paris, les manifestants se rassembleront à partir de 11h à proximité de la gare Montparnasse puis défileront jusqu'aux abords de l'hôtel Matignon en passant par le ministère de la Santé.
Pour le Pr Olivier Lyon-Caen, neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et signataire de l'appel des 25 pour la défense de l'hôpital public, "la relation directe entre le directeur, l'Agence régionale de santé et le ministère suppose un pilotage dans le sens 'hôpital source de profit'". "De ce côté, il n'y a pas eu beaucoup de changement. Je crains que cette approche ne conduise à une médecine à deux niveaux avec des fonctionnements différents, et qu'elle mette l'hôpital dans une position très difficile", déclare-t-il dans "Le Monde" daté de mercredi.
Nicolas Sarkozy a "annoncé du vent", juge pour sa part le Dr Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF). "On parle d'une collégialité docteurs-directeur. Et les personnels? Et les CHSCT?", demande-t-il dans un entretien à l'Associated Press.
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