Ce lundi matin certains dirigeants socialistes ont repris leurs commentaires amers sur le piètre état du parti. Jack Lang a appelé sobrement à «une véritable révolution intérieure» pour sauver un parti socialiste qui serait, selon lui, «vermoulu, prisonnier de ses luttes internes, retourné vers elle-même, coupé des aspirations de la population et en particulier de la jeunesse». Lang, qui s'est récemment démarqué de son camp en votant la proposition de loi Hadopi, reproche au PS «un anti-sarkozysme primaire destructeur».
Ségolène Royal, quant à elle, refuse d'entrer dans les débats internes au PS après la déroute des européennes. Lors d'une "université populaire participative" de son association Désirs d'avenir lundi soir, elle s'est contentée de s'inquiéter de l'abstention, principale leçon du scrutin selon elle. "Ce sont 6,7 millions de voix qui ont été perdues depuis le premier tour de la présidentielle, surtout chez les jeunes, les femmes et les quartiers populaires",remarque-t-elle devant plusieurs centaines de personnes réunies à la mairie du IVe arrondissement de Paris pour cette réunion sur le "modèle de développement pour l'après-crise".
Bertrand Delanoë a, lui, critiqué vivement le fonctionnement du parti et annonce qu'il n'a pas renoncé à en prendre la tête. Le PS est menacé d'une dérive similaire à celle ayant frappé dans les années 1950 et 1960 son prédécesseur, la SFIO (Section française de l'internationale ouvrière), finalement disparue, estime-t-il dans un entretien au journal Le Monde daté de mardi. "Ce processus lourd rappelle les dérives de la SFIO : des phénomènes de clientélisme en interne, des votes pas forcément clairs, une paresse intellectuelle", dit-il.
le maire de Paris, explique n'avoir pas renoncé à diriger le parti. "Je n'ai fait de croix sur rien du tout. J'agis en fonction de ce que je crois utile et efficace", affirme-il. |