Aimé Césaire est né en 1913 à Basse-Pointe, sur la côte nord de la Martinique dans une famille de petits fonctionnaires, Il fut confronté très jeune à la misère de la population rurale d'une île profondément marquée par deux siècles d'esclavage, qui avait alors le statut de colonie.
Etudiant à Paris dans les années 1930, il avait forgé avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon-Gontran Damas, le concept de la "Négritude", la conscience de l'identité noire, la "fierté d'être nègre" et de revendiquer ses origines africaines. La "négritude" avait rapidement débordé le cadre des seuls intellectuels français pour se répandre dans les pays colonisés, en Afrique, dans les Caraïbes, et au delà chez les militants noirs américains en lutte pour les droits civiques. Son message avait dès lors pris un caractère universel, notamment après la publication de son "Discours sur le colonialisme" (1950), cri de révolte contre l'Occident, juché sur "le plus haut tas de cadavres de l'humanité".
De tous les combats contre le colonialisme et le racisme pendant 70 ans, l'auteur du "Cahier d'un retour au pays natal" a consacré sa vie à la littérature et à la politique. Il avait notamment été en 1946 le rapporteur de la loi sur la départementalisation des territoires de Martinique, Guyane, Guadeloupe et de La Réunion.
La France organisera dimanche des obsèques nationales pour Aimé Césaire. Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il se rendrait aux obsèques du militant anti-colonialiste. Ségolène Royal a demandé l'entrée au Panthéon de cet "éclaireur de notre temps". Jacques Chirac a salué "un homme de lumière", et le secrétaire général de la Francophonie, le Sénégalais Abdou Diouf, a exprimé la "très grande émotion" de toute la "famille francophone".
|