L'affaire de la mise sur écoute de Sarkozy par la justice revient comme un boomerang sur le gouvernement. Contredite la veille sur France 2 par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, la ministre de la Justice Christiane Taubira a écarté mercredi toute idée de démission, réclamée par l'opposition, niant avoir menti au sujet de sa connaissance des écoutes de Nicolas Sarkozy et de son avocat Thierry Herzog.
La garde des Sceaux s'est invitée au compte rendu du conseil des ministres pour défendre sa cause, tandis que dans la cour de l'Elysée, Jean-Marc Ayrault prenait la défense de celle qui a "toute sa place au gouvernement". Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, affirme pour sa part qu'il n'était au courant de rien, contrairement à ce qu'affirme le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.
Quant à François Hollande, il n'aurait selon Manuel Valls été mis au courant des écoutes que le 4 mars, trois jours avant les révélations du Monde. Confronté à une fronde des avocats, le président s'est posé en garant de l'indépendance de la justice tout en se disant prêt à recevoir le bâtonnier de Paris, qui proteste contre ces écoutes, et le président de l'Union syndicale de la magistrature (USM), qui soutient les magistrats instructeurs.
De soupçons de mensonges en approximations sur fond d'attaques en règle de la droite, les derniers jours ont été difficiles pour l'exécutif, pris dans une tourmente qui ne bousculait au départ que le seul Nicolas Sarkozy. Dans son éditorial du jour, Le Monde salue la "performance" de "'l'équipe Sarkozy', qui a réussi à inverser la charge des soupçons et à faire oublier, pour l'heure, ceux qui pesaient pour elle".
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