Le débat ouvert dimanche par la votation des Suisses contre la construction de minarets dans leur pays a plongé le gouvernement français dans l'embarras. Le porte-parole de l'UMP, Xavier Bertrand, a déclaré dès dimanche sur RTL qu'on n'avait pas "forcément besoin" des minarets en France. Dès le lendemain, son adjoint, Dominique Paillé, affirmait sur France Info que, si les salles de prière sont "évidemment tout à fait indispensables", il n'en va pas de même pour les minarets.
Malaise dans les rangs de l'UMP. Lundi, le patron des députés UMP, Jean-François Copé, tente de calmer le jeu au micro de France Info : "Il ne faut pas en faire un débat national. C'est la pire manière de recréer de l'amalgame, de la stigmatisation."
Le site Internet consacré au débat sur l'identité nationale est littéralement envahi de références au vote suisse. Un constat cruel pour son initiateur Eric Besson, pour qui le débat sur les minarets n'a pas lieu d'être : "Pour ce qui concerne la France, j'aimerais beaucoup qu'on évite ce type de débat..."
Les propos xénophobes d'un maire UMP viennent détériorer un peu plus l'image du fameux débat voulu par le ministre de l'immigration. En marge d'une réunion locale organisée dans le cadre du grand débat sur l'identité nationale, André Valentin, maire de la commune de Gussainville dans la Meuse, a déclaré publiquement : "Il est temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire bouffer. Y en a déjà 10 millions, 10 millions que l'on paye à rien foutre.'' |