François Hollande s'estime « trahi avec méthode » par Emmanuel Macron, qui a donné sa démission du ministère de l'Économie pour se consacrer à ses ambitions personnelles. Si le président est bien évidemment choqué par la décision de son ex-protégé, il veut croire que Macron, sans appareil politique, n'aura pas la puissance nécessaire pour s'imposer dans le jeu présidentiel. Le président a appelé mercredi, en ouvrant le conseil des ministres, les membres du gouvernement à être « engagés » dans une « action collective », a rapporté le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Le chef de l'État « a appelé tous les membres du gouvernement à être engagés » dans l'action de l'exécutif, et ce « dans un esprit collectif », soulignant que « rien n'est possible sans une action collective », a déclaré Stéphane Le Foll devant la presse.
Pressé de questions sur la trahison qui serait reprochée par certains à Emmanuel Macron, Stéphane Le Foll a tout juste lâché qu'« on ne peut pas dire qu'il y ait eu de la solidarité, par définition, puisqu'il quitte le gouvernement ». « C'est un grand devoir et un grand honneur de servir la France », a cependant insisté le chef de l'État devant le Conseil des ministres.
Manuel Valls a longuement insisté sur le «principe de loyauté», indispensable selon lui à la longévité politique. «Dans ces moments-là, on ne peut pas partir, on ne peut pas déserter», a-t-il asséné, citant pêle-mêle la crise économique, la menace terroriste, la montée de la droite et l'extrême droite... «Le rassemblement de la gauche ne doit pas être une incantation», a-t-il finalement conclu, évoquant le traumatisme du 21 avril 2002, où la profusion des candidatures de gauche avait propulsé le FN au second tour.
Après l'annonce du départ d'Emmanuel Macron du gouvernement, une autre démission a été annoncée dans la foulée, celle de la ministre des Outre-Mer,George Pau-Langevin, « pour des raisons personnelles ». Âgée de 67 ans, elle était en poste depuis le 2 avril 2014, après avoir été ministre déléguée chargée de la Réussite éducative durant les deux premières années du quinquennat de François Hollande. La ministre des Outre-Mer « a souhaité mettre un terme à ses fonctions pour des raisons personnelles », a annoncé l'Élysée. La secrétaire d'État chargée de l'Égalité réelle, Ericka Bareigts, lui succède.
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