Le président Chirac a décidé d'amnistier Guy Drut après sa condamnation dans l'affaire des marchés publics d'Ile de France. Il a pris cette mesure d'amnistie individuelle en faveur du député-maire UMP de Coulommiers, champion olympique du 110m haies en 1976 et ministre des Sports (1995-1997), pour lui permettre de continuer à siéger au sein du Comité international olympique.
Le chef de l'Etat a pris sa décision en application de la loi d'amnistie du 6 août 2002. Cette loi votée comme après chaque élection présidentielle permet aux personnes s'étant distinguées "d'une manière exceptionnelle dans les domaines humanitaire, culturel, sportif, scientifique ou économique" de bénéficier de l'amnistie.En 2002, le champion de judo David Douillet, proche du couple Chirac et alors condamné dans une affaire de faillite, avait bénéficié de cette amnistie.
L'annonce de la décision de Jacques Chirac a suscité l'indignation à gauche. "Dans le maëlstrom de l'affaire Clearstream, ce geste du président de la République apparaît comme une énième désinvolture. Le principe de responsabilité est totalement bafoué", a dénoncé François Hollande.
Certains à droite n'étaient pas loin de partager ce sentiment. Pierre Lellouche a reconnu qu'il y avait "un risque" que cette amnistie soit mal comprise par l'opinion publique. "Dans le climat actuel, il m'arrive parfois de me demander si nous ne sommes pas en train, tous ensemble, d'aller droit dans le mur en klaxonnant, en laissant la France à M. Le Pen et à Mme Ségolène Royal", a remarqué le député de Paris sur RTL. |