Près de 7.500 policiers, selon la préfecture de police, jusqu'à 10.000, selon les syndicats, ont scandé haut et fort leur "colère", réunis place Vendôme pour la première fois depuis 1983. La place était envahie d'une nuée orange et blanche laissée par les fumigènes, de drapeaux des syndicats et de sirènes de police, tandis que des "Taubira démission" fusaient dans l'assistance. Un rassemblement exceptionnel qui a poussé Manuel Valls à monter en première ligne pour répondre à leur malaise.
Les manifestants n'étaient pas encore tous dispersés place Vendôme que le Premier ministre annonçait des mesures visant à "alléger" la gestion de la garde à vue et des enquêtes, une revendication ancienne des forces de l'ordre, et à durcir les peines pour le trafic d'armes. Il a aussi fait part de son souhait d'"éviter" les permissions de sortie de détenus sans "nécessité avérée".
"J'entends donc la colère des policiers, des gendarmes, j'entends leur malaise", a-t-il déclaré depuis Matignon, flanqué de ses ministres de l'Intérieur et de la Justice, Bernard Cazeneuve et Christiane Taubira. "Le message des manifestants est pris au sérieux", a-t-il martelé, tout en refusant toute "rupture" entre police et justice.
Tous les responsables syndicaux ont pointé une "explosion des violences", un "manque de moyens", une "absence de réponses pénales". "Depuis les attentats de janvier, on fait les plantons et on patrouille non-stop. Les moyens ne sont pas là," a témoigné un officier parisien sous couvert d'anonymat.
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