Les protestations se multiplient en France après le placement en garde à vue d'adolescents impliqués dans une simple bagarre de collège. Après le ministre de l'Education Luc Chatel, plaidant pour une limitation de ce pouvoir policier, la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a confirmé au Sénat sa volonté d'une réforme.
Furieux des attaques dont ils estiment être l'objet, les policiers affirment qu'ils ne font qu'appliquer les textes actuels et refusent d'endosser la responsabilité de la hausse impressionnante des gardes à vue en France. Le Syndicat national des officiers de police dénonce la "classe politique" et les "lobbies pour la plupart instrumentalisés par des avocats" qui s'acharnent, selon lui, sur les policiers et gendarmes.
Les défenseurs des droits de l'homme appellent au contraire le gouvernement à se saisir réellement du problème. "Je pense que nous perdons la tête", a déclaré sur Europe 1 Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'homme. Il juge illicite le placement en garde à vue et en cellule toute une journée, le 3 février à Paris, d'une jeune fille de 14 ans suite à une bagarre à la sortie d'un collège du XIXe arrondissement .
La garde à vue permet aux policiers de garder toute personne pendant une durée de 48 heures pour des affaires de droit commun. Le chiffre officiel est de 577.816 gardes à vue en 2008, une augmentation de 35% par rapport à 2003. Il faut aussi y ajouter les gardes à vue pour infractions routières, toujours comptées à part, et le chiffre global annuel serait donc autour de 800.000.
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