Profitant de la visite du Pape en France, Nicolas Sarkozy a de nouveau appelé de ses voeux une "laïcité positive" ouverte au dialogue avec les religions, tout en corrigeant certains aspects de ses propos qui avaient fait polémique.
Ainsi, il est "légitime pour la démocratie et respectueux de la laïcité de dialoguer avec les religions", a répété le président français, et rejeter ce dialogue serait "une folie", "une faute contre la culture et contre la pensée". "C'est pourquoi j'en appelle à une laïcité positive, une laïcité qui respecte, qui rassemble, qui dialogue, et non pas une laïcité qui exclut et qui dénonce", a-t-il expliqué. Elle doit ouvrir "la possibilité d'échanger sur le sens que nous voulons donner à nos existences".
Dans sa réponse, le pape a salué "l'expression belle de laïcité positive" et jugé qu'une "nouvelle réflexion sur le vrai sens et sur l'importance de la laïcité est devenue nécessaire". Pour lui, il est "fondamental d'insister sur la distinction entre le politique et le religieux" mais aussi "de prendre une conscience plus claire de la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des consciences".
Une vision que ne partagent pas les plus ardents défenseurs de la laïcité, inquiets d'une remise en cause de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. "La laïcité implique que la religion est une affaire individuelle", a rappelé le porte-parole du PS Julien Dray, pour qui "la priorité immédiate" du président "doit être de rassembler les Français" plutôt que d'ouvrir ce débat. Plus radical, le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon a lui jugé que "la laïcité de notre République est en danger". A ses yeux, la "laïcité positive" "s'oppose à la loi de 1905 en prévoyant le retour des Eglises comme actrices de la vie institutionnelle et publique".
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