La grâce totale accordée mercredi par François Hollande à Jacqueline Sauvage est un geste "très hypocrite", selon l’Union syndicale des magistrats. L’Union syndicale des magistrats est vent debout contre le président de la République qui, par la grâce accordée à Jacqueline Sauvage, a "piétiné allègrement" sa promesse de respecter l’indépendance de la justice dans ce dossier.
"En accordant une grâce partielle (le 31 janvier), François Hollande avait mis en avant le respect des décisions de justice et l’indépendance des magistrats. Et quelques mois plus tard, on piétine allègrement ce que l’on avait dit", a estimé Céline Parisot, secrétaire générale de l’USM.
"On cède devant l’opinion publique, poursuit-elle. Le fait que Madame Jacqueline Sauvage ait pu subir des choses inadmissible était déjà pris en compte au moment où des jurés populaires ont pris des décisions dans la cour d’assises. Là, alors que des jurés populaires, des cours d’assises, des magistrats, des experts, avaient pris des décisions en ayant connaissance de toute la situation, on a une décision prise sous le coup de l’émotion, avec les pressions de l’opinion publique".
Les relations de François Hollande avec l’institution judiciaire, plutôt bonnes depuis le début de son mandat, ont brusquement viré à l’aigre après la publication en octobre de propos du président sur la "lâcheté" des magistrats. Jacqueline Sauvage, 69 ans, avait été condamnée par deux cours d’assises, majoritairement composées de jurés populaires, en première instance puis en appel, à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent de trois coups de fusil dans le dos.
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