Benoît XVI a déclaré mardi que l'on ne pouvait "pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs" et que, "au contraire leur utilisation aggrave le problème". Le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida Michel Kazatchkine a exprimé sa "profonde indignation" et demandé au pape de "retirer ses propos, et clairement", les jugeant "inacceptables".
"Ce pape commence à poser un vrai problème", on a l'impression qu'il vit "dans une situation d'autisme total", a déclaré l'ancien Premier ministre Alain Juppé. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a déclaré être "tombé des nues" et la secrétaire d'Etat chargée des droits de l'Homme, Rama Yade, s'est dite "ahurie" par ces propos "régressifs".
La secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet a qualifié ces propos d'"irresponsables" et de "criminels". Parlant de "paroles gravissimes" et de "propos irresponsables", le parti socialiste a estimé que le pape "représente de plus en plus mal les catholiques attachés aux valeurs de tolérance et d'humanisme".
Pour le président de l'association Elus locaux contre le sida, Jean-Luc Romero, qui est séropositif, il s'agit d'"un message de mort adressé aux Africains". Pour Médecins du monde, il s'agit de "paroles gravissimes quand on voit l'impact que ce type de message peut avoir en Afrique" : "ce sont des millions de gens qui vont être contaminés à cause de ces déclarations".
Affirmant que le pape n'avait fait qu'exprimer "l'idéal" catholique de fidélité et d'abstinence, l'évêque de Gap, Mgr Jean-Michel Di Falco, a admis que si l'on ne parvient pas à vivre "l'idéal" de la fidélité, "on ne doit être ni criminel, ni suicidaire et on doit utiliser le préservatif". "Ce n'est pas drôle de mettre le préservatif quand on fait l'amour", a lâché la ministre du logement Christine Boutin, catholique pratiquante. |