Fillon a refusé d'autoriser le juge chargé de l'enquête sur l'attentat de Karachi à effectuer une perquisition à la DGSE, les services secrets français. Cette demande adressée au Premier ministre a été présentée par le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur une possible corruption lors de la présidentielle de 1995, un dossier qui pourrait être lié à l'attentat où ont péri 11 Français en 2002.
Le refus de François Fillon, daté du 19 novembre, était motivé par l'avis négatif de la commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN). De nouvelles règles limitant l'accès des juges à des lieux classifiés viennent d'être instaurées.
Le Premier ministre a suivi l'avis négatif rendu par la CCSDN sur une déclassification des locaux de la DGSE mais ne s'opposerait pas à une demande de déclassification de documents émanant du juge, précise-t-on à Matignon. Dans ce cas, François Fillon demanderait au ministre de la Défense, Alain Juppé, de prendre toutes les mesures nécessaires pour identifier les documents concernés et engager une procédure de déclassification, ajoute-on de même source.
Plusieurs témoins ont déclaré ces derniers jours au juge qu'une enquête de la DGSE avait été menée en 1995, à la demande de Jacques Chirac, sur un éventuel retour frauduleux en France d'une partie de l'argent de commissions convenues sur un contrat de vente de sous-marins à Pakistan. |