Pressenti pour prendre la présidence par intérim du Front national jusqu’à la fin de la campagne présidentielle, Jean-François Jalkh a finalement renoncé à occuper ces fonctions. Le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, prend la succession.
Une volte-face due à la controverse suscitée par des déclarations négationnistes du député européen exhumées quelques heures après sa nomination, mardi 25 avril, par le journaliste de La Croix Laurent de Boissieu. Ces propos ont été tenus par M. Jalkh lors d’un entretien réalisé en avril 2000 avec l’universitaire Magali Boumaza. Dans cette interview, reproduite dans un article publié en 2005, M. Jalkh émet des doutes sur la réalité des chambres à gaz – ravivant une rhétorique négationniste dont Marine Le Pen essaye de débarrasser son parti depuis son accession à la présidence, en 2011.
« Moi, je dis qu’on doit pouvoir discuter même de ce problème [des chambres à gaz] », commence M. Jalkh, avant de faire la distinction entre les révisionnistes « timbrés » et « provocateurs », qui sont « des gens détestables », et les négationnistes « sérieux », comme Robert Faurisson (condamné à plusieurs reprises pour « contestation de crimes contre l’humanité »), dont il loue la « rigueur » de l’argumentation.
« Il n’y a pas du tout de volonté délibérée de nuire à qui que ce soit », poursuit-il, en se défendant d’être négationniste, avant d’expliquer qu’il a interrogé un spécialiste de la chimie sur le Zyklon B, un gaz utilisé par les nazis dans leur industrie d’extermination : « Moi, je considère que d’un point de vue technique il est impossible, je dis bien impossible, de l’utiliser dans des (…) exterminations de masse. Pourquoi ? Parce qu’il faut plusieurs jours avant de décontaminer un local (…) où l’on a utilisé du Zyklon B. »
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