Jacques Chirac a été mis en examen mercredi pour "détournement de fonds" dans une affaire remontant à l'époque où il était maire de Paris. C'est la première fois qu'un ancien président de la République française est ainsi mis en cause par la justice.
Il a été mis en examen dans le dossier des chargés de missions de la mairie de Paris, une affaire d'emplois de complaisance présumés payés par le cabinet du maire de Paris avant 1995, au bénéfice de proches du RPR. Jacques Chirac, entendu pendant trois heures au pôle financier du palais de justice de Paris, n'a pas été soumis à un contrôle judiciaire. Les faits qui lui sont reprochés sont passibles de dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
La juge Xavière Simeoni considère avoir des "indices graves et concordants" contre Jacques Chirac. Justifiant son action, l'ex-président a souligné qu'il ne s'était jamais personnellement enrichi, dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde au moment ou tombait l'annonce de son inculpation.
Dans sa tribune au Monde, il reconnaît avoir "souhaité ou autorisé" les recrutements de chargés de mission car ils étaient "légitimes autant que nécessaires". Il affirme aussi que "jamais les moyens de la Ville de Paris n'ont été mis aux services d'autres ambitions que d'agir pour les Parisiennes et Parisiens et que jamais il n'y a eu d'enrichissement personnel". |