En plein débat sur l'identité nationale, la présence des minarets en France a provoqué mercredi des étincelles à l'UMP. Au lendemain d'une réunion du groupe UMP à l'Assemblée, la secrétaire d'Etat aux Aînés, Nora Berra, et l'ancien ministre de la Justice, Pascal Clément, se sont accusés respectivement d'atteinte à la laïcité et de mensonge.
Selon plusieurs participants à la réunion de mardi, Nora Berra a claqué la porte après avoir entendu l'ancien Garde des Sceaux dire que "le jour où il y aura autant de minarets que de cathédrales en France, ça ne sera plus la France". La secrétaire d'Etat chargée du Développement de l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, et le Haut commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch, lui ont emboîté le pas.
Sur Europe 1, Nora Berra a expliqué mercredi qu'elle avait voulu s'élever contre des propos "qui allaient à l'encontre de la règle et des fondements de la laïcité". "Je voulais en effet donner un signal fort", a-t-elle ajouté pour expliquer son geste d'humeur, soulignant qu'elle avait agi "en tant que membre du gouvernement et garante de la laïcité".
Pour Pascal Clément, la phrase qu'on lui reproche "a été prononcée par Mme Berra et elle en est l'auteur". Il a exposé sa version des faits, confirmant avoir parlé des minarets mais dénonçant la "bien-pensance qui consiste, dès que vous prononcez le mot minaret, à dire que vous devenez raciste". Nora Berra "a traduit ça par cette phrase qu'elle a inventée et qu'elle m'attribue. C'est un moyen pour se faire remarquer", a-t-il déclaré en ajoutant qu'elle était novice en politique.
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