Les relations entre le PS et le Front de Gauche, qui comprend les communistes, se tendent sérieusement à cause du rejet par le gouvernement de l'amnistie de délits commis lors de manifestations syndicales.
"La position du gouvernement sera non, nous ne sommes pas favorables à cette amnistie, ni à aucune autre", a tranché mercredi le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies. La proposition de loi communiste prévoyant cette amnistie "ne va pas dans le bon sens" ajoutait le patron des députés PS, Bruno Le Roux. Dans la foulée, ce texte était rejeté en commission des Lois de l'Assemblée.
Le texte avait pourtant été voté par l'ensemble de la gauche au Sénat le 27 février, le PS en ayant considérablement limité la portée en l'amendant. La garde des Sceaux, Christiane Taubira avait soutenu la proposition en déclarant "qu'il s'agit, ici, de faire oeuvre de justice" tout en s'en remettant "à la sagesse du Sénat". Elle avait été adoptée de justesse par 174 voix contre 171, la droite UMP et centriste s'y opposant vivement.
L'amnistie portait sur des infractions passibles de cinq ans d'emprisonnement, commises entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013, soit tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy et le début de celui de François Hollande. Après le vote, la droite et le Medef avaient mené campagne contre cette initiative.
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