Les patrons s'interrogent de plus en plus ouvertement sur la stratégie économique du gouvernement. Ce week-end, l'Afep, le lobby des grandes entreprises, est montée au créneau en publiant dans Le JDD son «Pacte pour relancer la croissance et l'emploi».«Certains patrons sont en état de quasi-panique», déclarait au Figaro la présidente du Medef, Laurence Parisot.
À l'Élysée, on assure entendre cette inquiétude, même si on ne veut pas commenter. «Il y a un sentiment de méfiance réciproque qu'il faut arriver à estomper», expliquait un proche du chef de l'État il y a quelques jours. «Pour une partie du patronat, la gauche, ce sont forcément des gens qui ne connaissent rien à la logique économique».
La situation serait même plus tendue que sous François Mitterrand. «En 1981, les réactions du patronat étaient très anti-gauche. C'était “Les cosaques débarquent !” Mais il n'y avait pas cette peur panique», observe-t-on.
Les diatribes contre la finance avaient inquiété durant la présidentielle. Puis, alors que la situation économique s'aggravait, l'exécutif a donné le sentiment de zigzaguer, notamment sur la question de la compétitivité: le «choc» de 30 milliards d'euros d'allégement de charges, attendu par les chefs d'entreprise, a été enterré avant même la publication du rapport Gallois. Lundi matin, devant les représentants des organisations économiques internationales, François Hollande a cependant promis des «décisions» en novembre pour «fixer la donne» du «pacte de compétitivité» qu'il va proposer.
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