Les manifestations en Grèce contre les nouvelles mesures d'austérité imposées par le gouvernement pour sortir de la crise ont dégénéré mercredi sur fond de grève générale à l'appel des syndicats du public et du privé. Au total, quelque 100.000 personnes sont descendues dans les rues, selon des estimations, pour exprimer leur colère face aux nouvelles mesures imposées par le gouvernement en contrepartie du plan d'aide cofinancé par les pays de la zone euro et le Fonds monétaire international.
De violents incidents ont éclaté à Athènes, où des dizaines de manifestants ont tenté de forcer un cordon de police autour du Parlement, aux cris de "Voleurs, voleurs". D'autres troubles ont suivi, des centaines de personnes s'en prenant à des devantures de magasins et lançant des pierres en direction des policiers qui ont riposté par des jets de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes.
Des protestataires ont également jeté des cocktails Molotov sur des policiers, des bâtiments, incendié des barricades, des voitures et un camion de pompiers. Dans un des bâtiments en feu, une succursale de la banque Marfin dans le centre d'Athènes sur le parcours de la manifestation, les pompiers ont retrouvé les corps de trois victimes. Cinq autres personnes qui avaient trouvé refuge sur un balcon de l'immeuble, à l'étage, ont été secourues.
A Bruxelles, la Commission européenne s'est voulue rassurante, affirmant que le cas grec était "unique" et que le plan d'aide permettrait d'endiguer la crise dans les autres pays de l'UE. Le commissaire européen Olli Rehn a ainsi qualifié d'"excessive" la crainte des marchés de voir l'Espagne et le Portugal entraînés dans la crise.
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