Lors d'une représentation de son spectacle "J'ai fait le con" le 26 décembre au Zénith de Paris, Dieudonné a invité sur la scène Robert Faurisson et lui a fait remettre le "prix de l'infréquentabilité et de l'insolence" par une personne déguisée en déporté juif. Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, et son épouse Jany figuraient au nombre des quelque 5.000 spectateurs.
Les condamnations se multiplient à l'encontre de Dieudonné, poursuivi déjà par la justice pour des propos sur la Shoah. Le Parti socialiste, par la voix de son porte-parole Benoît Hamon, réclame "une réaction ferme des pouvoirs publics et une vigilance accrue contre la propagation du racisme et de l'antisémitisme". "Le geste (de Dieudonné) par sa vulgarité parle de lui-même. Dieudonné ne produit plus de spectacles, il fait meeting et professe une idéologie d'extrême droite", estime le député européen dans un communiqué.
L'association SOS Racisme a dénoncé la mise en scène du Zénith : "Présence de Jean-Marie Le Pen dans la salle, remise d'un prix de 'l'insolence' par une personne figurant un déporté juif, ovation demandée (et obtenue) pour un antisémite pathologique et obsessionnel... Dieudonné n'est pas ici dans la 'provocation' mais dans l'affirmation d'une ligne politique - fût-elle brouillonne - d'extrême droite", écrit SOS Racisme.
Pour le ministre de la Défense, Hervé Morin, "Dieudonné est devenu l'artisan d'un moment sinistre, celui d'une foule ovationnant le principal théoricien du négationnisme dans une mise en scène lugubre". "Un tel acte ne peut inspirer que le dégoût et le mépris (...) Aucune conviction ne peut justifier une telle manipulation du malheur des Hommes", ajoute-t-il dans un communiqué. Christine Albanel a fait part dimanche de sa consternation, jugeant que "cette provocation heurte et blesse à nouveau les mémoires".
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