Quatre femmes, élues, ont affirmé à Mediapart et France Inter avoir été harcelées voire agressées sexuellement par Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale, député de Paris et époux de la ministre Emmanuelle Cosse. Selon les deux médias qui ont mené l'enquête, les faits dénoncés dans leurs colonnes sont aujourd'hui prescrits. Elles affirment vouloir briser un silence qu'elles ont gardé trop longtemps.
Sandrine Rousseau, actuelle porte-parole d'EELV, raconte par exemple sur le site de France Inter : “Il m’a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine et a tenté de m’embrasser dans le couloir, durant une pause alors que j’animais une réunion. J’en ai parlé à deux membres de la direction du parti. L’un m’a dit : "Ah il a recommencé”. L’autre : “ce sont des choses qui arrivent très souvent”. Sur le site de Mediapart, Elen Debost, adjointe à la jeunesse EELV de la mairie du Mans, évoque de son côté la centaine de SMS plus que douteux qu'elle aurait reçus de Denis Baupin : “J’adore les situations de domination. Tu dois être une dominatrice formidable”, “J’ai envie de voir ton cul” ou encore “Je suis dans un train et j’aimerais te sodomiser en cuissarde”, cite-t-elle.
Même récit pour Isabelle Attard, députée (ex-EELV) : “C’était du harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces. Il y avait des moments où on en avait plus, c’était par salves… Et c’était plutôt quand on était à l’Assemblée, entre le mardi et le jeudi”, confie-t-elle. “C’était par exemple : j’aime bien quand tu croises tes jambes comme ça. C’était même crûment dans des réunions ou des déjeuners de travail le fait de me proposer d’être mon amant. Au début, c’est dit sur le ton de la rigolade. Et puis, cela devient vite très lassant, pénible.”
Selon France Inter et Mediapart, qui ont enquêté plusieurs mois, “d’autres femmes, souvent collaboratrices ou salariées, ont, de leur côté, préféré conserver l’anonymat par peur de représailles, mais racontent les mêmes agissements”. Pour le moment, Denis Baupin n'a pas réagi publiquement. Son épouse, la ministre Emmanuelle Cosse non plus.
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