Pour la première fois depuis avril 2008, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, se sont longuement revus jeudi à l'Élysée à quatorze mois de la présidentielle. Cet entretien avait officiellement pour seul objet les présidences françaises des G8 et G20. Mais, au lendemain du divorce annoncé du fondateur du mouvement République solidaire avec l'UMP et avant le procès en appel, en mai, de l'affaire Clearstream, les retrouvailles des deux hommes ont pris un tour très politique.
Dominique de Villepin dit avoir demandé au chef de l’Etat plus «d’Etat, de justice sociale, de rassemblement ». «J'ai eu le souci d'alerter le président de la République sur les grands enjeux et une situation grave sur le plan intérieur et sur le plan international, et j'ai eu le souci de rappeler ce que me paraissent être les grandes exigences face aux difficultés que nous traversons», a-t-il dit.
Mais plus que le G20, l’ancien patron du Quai d’Orsay a fait le leçon sur le front diplomatique au moment où la diplomatie française tangue avec la révolte dans le monde arabe. Dominique de Villepin a plaidé pour un «renforcement de la France dans le monde». «La France doit être en initiative, en proposition en Europe et dans le monde». «Notre responsabilité est d’être devant pour saluer ce mouvement des peuples, ce mouvement historique (…) non violent et au nom du peuple», a précisé l’ancien Premier ministre.
Il en a profité pour ramener le débat sur le front de la politique intérieure, taclant en creux le débat sur la place de l’islam en France qui va être mené par l’UMP, avec l’aval de l’Elysée. «Dans ces circonstances, il est important de veiller à ce que tout débat sur la laïcité et l’islam ne s’accompagne pas de la recherche de boucs-émissaires», a-t-il déclaré.
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