Après avoir frôlé l'échec, les Vingt-Sept se sont entendus vendredi sur une réduction sans précédent du budget de l'UE jusqu'en 2020. Mais c'est au prix de tensions politiques, voire personnelles qui risquent de laisser des traces entre François Hollande et David Cameron bien sûr, mais aussi avec Angela Merkel.
L'Europe, affaiblie par la crise, doit rogner sur son budget pour la première fois. De 2014 à 2020, la baisse sera de 3 % sur les sept années précédentes. Par rapport aux ambitions, l'inversion de trajectoire est encore plus violente: moins 8 % sur les demandes initiales de la Commission Barroso.
David Cameron rentre en vainqueur au 10, Downing St. Il quitte Bruxelles en gardant quasiment intact le fameux «rabais» de 4 milliard d'euros arraché en 1984 par Margaret Thatcher. Aux «Europhobes», il confirme sa capacité à limiter les ambitions d'une Europe jugée envahissante. Aux «Europhiles», il démontre que le Royaume-Uni peut peser puissament sur la décision, s'il se résout finalement à l'intérieur de l'UE.
Les Vingt-Sept se sont finalement entendus sur un plafond de dépense de 960 milliards d'ici à 2020. Mais le chiffre de 908 milliards d'euros pour les credits de paiement (dépenses effectivement programmées) est plus près des exigences britanniques (905) que du plancher que l'Élysée croyait pouvoir imposer (913). «Au bout du compte, c'est toujours Angela Merkel qui fait pencher la balance», note un diplomate.
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