Atteint par l'affaire Clearstream, Jacques Chirac est sorti mercredi de sa réserve pour tenter d'enrayer un scandale qui menace la fin de son mandat. Il a dénoncé "la dictature de la rumeur, la dictature de la calomnie",et a voulu "rappeler tout le monde à l'ordre", qu'il s'agisse de la classe politique, droite et gauche confondues, des médias ou de la justice.
Cette déclaration solennelle intervient au lendemain de nouveaux articles de presse évoquant l'existence d'un compte du chef de l'Etat au japon avec un montant de 300 millions de francs.
De son côté Nicolas Sarkozy n'est plus épargné par l'affaire. Dans une interview au Point à paraître jeudi 11 mai, le journaliste Stéphane Denis affirme qu'il a transmis en septembre 2004 et avril 2005 un message oral du général Rondot à Nicolas Sarkozy sur l'enquête Clearstream, ce que le ministre de l'Intérieur dément. Stéphane Denis, "parent" et "ami" du général Rondot, éditorialiste au Figaro, relate, dans l'interview, que le général l'avait chargé à l'été 2004 de "dire à Sarkozy qu'il avait enquêté sur l'affaire" Clearstream, et qu'il tenait "le dossier complet à sa disposition". En septembre 2004, ajoute Stéphane Denis, celui-ci a "pu en parler au téléphone" à Nicolas Sarkozy, et est "revenu sur le sujet le 1er avril 2005" en face-à-face, lors d'une remise de décoration au musée Jacquemart-André à Paris.
L'enquête sur les faux listings de Clearstream a connu de nouveaux rebondissements autour de l'auteur supposé des dénonciations anonymes, Jean-Louis Gergorin. Le n°2 d'EADS, a été déchargé "à sa demande" de ses fonctions, a annoncé le groupe d'aéronautique et de défense. Il est soupçonné d'être l'auteur des envois de lettres anonymes et des faux listings de la société financière luxembourgeoise Clearstream au juge Renaud Van Ruymbeke, en mai et juin 2004.
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