Jacques Chirac a annulé un déplacement prévu jeudi matin au Havre. Il devrait prendre la parole rapidement, sitôt connue la décision du Conseil constitutionnel sur la validité du projet de loi sur l'Egalité des chances instituant le contrat première embauche.
Côté gouvernemental, comme chez les constitutionnalistes on ne semble pas croire à une censure du CPE qui mettrait fin du même coup à la crise, l'expression de "réserves" sérieuses pourrait tout de même donner un prétexte à l'Elysée pour demander au Parlement de revoir sa copie, sans que Dominique de Villepin ne perde la face.
En revanche, en cas de feu vert, le Président serait placé face à un sérieux dilemme: il peut promulguer immédiatement la loi au risque de déclencher la fureur des anti-CPE ou demander une deuxième délibération au Parlement comme le lui demandent les syndicats et l'opposition, ce qui reviendrait à infliger un sérieux camouflet à son Premier ministre.
S'il a redit mercredi sa "disponibilité totale" à apporter des "améliorations" au CPE et reconnu "un malaise profond dans notre pays", Dominique de Villepin a toujours exclu de modifier la loi. Du coup, les syndicats et organisations étudiantes refusent de le rencontrer. Une nouvelle journée de grèves et de manifestations est à nouveau prévue par les syndicats le 4 avril.
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