La loi que je signe aujourd'hui contribue à la sécurité de ce pays et adresse un message clair: ce pays est patient, il est honnête, il est juste, et nous ne reculerons pas devant les menaces contre notre liberté", a dit George Bush avant de signer avec solennité le texte "à la mémoire des victimes du 11-Septembre".
Cette signature a ravivé l'indignation des organisations de défense des droits de l'Homme. Pour elles, la loi rompt avec la grande tradition américaine de protection de la dignité humaine. Cette loi est déjà contestée devant le tribunaux.
Pour la majorité républicaine de George Bush, la loi tombe au contraire à point nommé. A trois semaines d'élections parlementaires qui paraissent de plus en plus incertaines pour elle, elle fait porter le débat sur la sécurité et peut le détourner de la guerre en Irak.
La loi légalise le programme d'interrogatoires menés par la CIA dans des prisons en dehors de ses frontières en recourant à des méthodes qui, selon leurs détracteurs, confinent à la torture. Elle laisse au président Bush un large pouvoir d'interprétation des règles internationales. La loi dénie aux prisonniers les recours sur les conditions de leur détention. Ces hommes pourront être jugés par des tribunaux militaires. Des droits reconnus par la justice ordinaire leur sont refusés. La nouvelle loi n'exige pas le concours d'un avocat.
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