Le directeur d'études à l'institut CSA, estime, sur la foi d'un sondage publié samedi par Le Parisien, que le ministre de l'Intérieur a réussi à déplacer le débat sur l'insécurité à son avantage. Il aurait réussi à "persuader l'opinion qu'il ne s'agissait pas d'un problème de police, mais de justice" , a-t-il souligné.
Selon le sondage CSA, 65% des Français pensent en effet que les juges ne sont pas assez sévères, 54% qu'il a eu raison de critiquer certains magistrats, et 51% souhaitent qu'il reste pour le moment au gouvernement. A en croire un autre sondage réalisé par l'Ifop pour Le Figaro et LCI, 77% des personnes interrogées considèrent que "la justice n'est pas assez sévère avec les jeunes délinquants".
A gauche François Hollande reproche au ministre de l'Intérieur d'utiliser "la colère du peuple" pour éviter de répondre de la persistance des problèmes dans les banlieues. "Cette méthode qui consiste à fuir devant sa responsabilité et à prendre à témoin l'opinion n'est pas digne d'un homme d'Etat", a lancé le premier secrétaire du PS à Toulouse.
Vendredi, Jacques Chirac a semblé désavouer son ministre de l'intérieur en insistant sur le respect de l'indépendance de la Justice et en exprimant aux magistrats sa confiance après un entretien à l'Elysée avec Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation et plus haut magistrat français.
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