Daesh a revendiqué très tardivement l'attentat de Nice du 14 juillet, qui a fait 84 morts et plus de 200 blessés.
"C'est de l'opportunisme tout à fait crédible", selon Jean-Pierre Filiu, professeur à Science Po. "Il faut bien voir que l'opportunisme est constitutif d'une organisation aussi terrible que Daesh. Ce délai de 36 heures qu'ils ont laissé coulé avant la revendication a affaibli la France. Nous nous sommes trouvés dans la situation paradoxale d'être soulagés d'apprendre que c'était bien Daesh qui était derrière ce carnage."
Pour le spécialiste des questions liées au jihadisme, "Daesh est une secte(...) Toutes les personnes que cette secte recrutent sont des convertis. Ce qui est certain avec le terroriste de Nice, c'est qu'il n'avait de musulman que son prénom : Mohamed. Pour Daesh, ne pas pratiquer l'Islam n'est pas un obstacle. Tous les profils sont susceptibles d'intéresser Daesh". Selon le professeur de Science Po, Daesh n'est pas affaiblie. "C'est une triste illusion. Ils n'ont perdu de territoires en Syrie et en Irak qu'à la marge, qui n'étaient pas des territoires stratégiques pour eux. Ces reconquêtes se sont accompagnées de pertes très lourdes dans la population arabe sunnite, ce qui alimente le ressentiment de cette population et donc les possibilités de recrutement pour Daesh."
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