Fin août, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, claquait la porte du gouvernement pour "avoir les mains libres". Une semaine plus tard, la direction d'Alstom annonçait la fermeture de l'usine de Belfort (400 salariés) et le transfert d'ici 2018 de la production de locomotives à Reichshoffen, dans le Bas-Rhin.
Plusieurs candidats à la présidentielle en ont profité pour s'en prendre au bilan de l'ex-ministre. A commencer par Nicolas Sarkozy, qui a taclé le démissionnaire : "Il n'a rien fait, c'est désolant." Réponse d'Emmanuel Macron dans une interview à l'agence Reuters : "jamais", assure-t-il, il n'a été question d'une fermeture du site de production d'Alstom à Belfort lors des discussions entre les dirigeants du groupe et l'Etat actionnaire.
"La question du site de Belfort ne faisait pas partie de nos discussions avec Alstom en 2015, il n’en a pas été question une seconde. Le fermer n’était envisagé par personne, tout simplement", assure à L'Est républicain le chef de file du mouvement En marche !, qui évoque une décision "soudaine, brutale et condamnable". L'ex-ministre en rajoute, dans les colonnes duMonde : "Je ne peux m’empêcher d’y voir une décision opportuniste, prise à la faveur de mon départ du gouvernement."
Pourtant, cela fait deux ans que les syndicats alertent l'Etat sur un manque de commandes en France. Dès 2014, selon L'Express, des centrales syndicales ont sollicité Emmanuel Macron "pour lui faire part de la situation de la filière ferroviaire". Une importante fédération, poursuit l'hebdomadaire, écrivait au ministre : "A l'horizon 2017, la charge de la filière française sera de 0 caisse/wagons, avec seulement 300 en optionnel et 200 en prévisionnel. Les principales causes de ce déclin sont essentiellement liées à une mauvaise politique sur le volume TGV, une absence flagrante de schéma gouvernemental et l'abandon du fret ferroviaire."
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