Nicolas Sarkozy a subi une audition-fleuve de douze heures chez trois juges d'instruction à Bordeaux dans l'enquête sur la fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, qui aurait été en partie spoliée.
Dans un communiqué, le parquet signale : "Dans le cadre de l'information judiciaire suivie à raison de faits d'abus de faiblesse, d'abus de confiance aggravés, d'escroqueries aggravées au préjudice de Mme Liliane Bettencourt, les trois magistrats instructeurs co-saisis, ont recueilli l'audition de M. Nicolas Sarkozy (...) Au terme de cette audition, M. Nicolas Sarkozy s'est vu notifier le statut de témoin assisté".
L'ancien président nie toute malversation dans ce dossier qui a mis au jour de nombreux abus de la fortune de la milliardaire et permis de découvrir des retraits en espèces de quatre millions d'euros sur ses comptes suisses en 2007-2009. Ces retraits, notamment deux de 400.000 euros en 2007, pourraient avoir servi à financer la campagne de l'ancien président en 2007, avec l'implication de tiers, comme l'ex-gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, qui était membre du Premier cercle, club des donateurs fortunés de l'UMP, et l'ex-trésorier de l'UMP et ex-ministre du Budget Eric Woerth.
Le juge Gentil a saisi les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, des agendas qui attestent l'existence d'une visite chez les Bettencourt le 24 février 2007, au moment d'un des retraits suspects. Nicolas Sarkozy admet l'existence de cette visite mais a expliqué dans les médias qu'il s'agissait d'un simple déplacement de courtoisie. Il estime que la validation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel prouve qu'ils étaient exempts de reproches.
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