Après des mois de polémique, le procureur Courroye s'est vu ordonner cette semaine par son supérieur hiérarchique, le procureur général de Versailles, de se dessaisir des dossiers de l'affaire Bettencourt, avant le possible transfert de la procédure dans un autre tribunal, qui sera demandé à la Cour de cassation.
Philippe Courroye a annoncé sur Europe 1 l'ouverture d'une information judiciaire. Comme dans un entretien au Figaro, il a défendu son travail et expliqué que si on lui avait laissé les dossiers, il aurait achevé les procédures fin novembre.
Il se décerne un satisfecit pour son travail, parlant d'enquête "modèle" et énumère les 37 perquisitions et transports réalisés, les 950 procès-verbaux d'auditions et de constatations ainsi que les 353 scellés confectionnés.
"Je ne suis pas humilié, ce n'est pas un problème personnel, on n'est pas propriétaire de ses dossiers mais je suis déçu pour la justice", a-t-il dit. Selon lui, la désignation d'un juge indépendant n'était pas techniquement nécessaire. Parlant de "fantasmes", le magistrat conteste par ailleurs toute orientation politique, malgré les liens d'amitié avec Nicolas Sarkozy, qu'il n'a jamais cachés. "Je n'ai aucune option politique et je n'ai jamais appartenu à aucun parti", a-t-il dit. |