Jean- Luc Mélenchon a refait le coup du 18 mars 2012, quand il avait réuni 120.000 personnes place de la Bastille à Paris, après une marche depuis la place de la République. Cette fois-ci ils étaient « 130.000 », ont annoncé les organisateurs, pour le trajet inverse, Bastille vers République. La préfecture de police de Paris n’avance pas de chiffre, comme elle n’en avait pas donné pour le rassemblement en faveur de François Fillon le 5 mars au Trocadéro.
Alors que leur candidat est crédité de 11% dans une enquête OpinionWay pour Les Echos et Radio classique paru vendredi, ses partisans en sont convaincus : Jean-Luc Mélenchon est sous-estimé par les sondages. « On nous fait croire que Macron est à 30% », s’emporte Etienne, venu de Lille en train et en costume, un autocollant de la France insoumise en évidence sur le revers de la veste. Et ne leur parlez pas de Benoît Hamon : « On sera devant lui, c’est sûr, il n’arrête pas de baisser », assène une autre militante, retrouvant d’un coup foi dans les sondeurs.
"Tout est encore possible" veulent croire les soutiens de Benoît Hamon, réunis dimanche dans un Bercy surchauffé pour le grand meeting du candidat socialiste. Devant une salle comble, colorée de rouge et de vert, Benoît Hamon fustige une "campagne polluée par l'argent". Au lendemain de la mobilisation massive autour de Jean-Luc Mélenchon à Paris, l'objectif de réunir 15 000 personnes à Bercy est atteint.
"Votre présence aujourd'hui est un message, lance Benoît Hamon à la salle au début de son discours. A tous ceux qui espèrent ou redoutent une élection jouée d'avance, nous disons: tout commence aujourd'hui!" Dans les gradins, et surtout dans la fosse, le public réuni par le candidat est relativement jeune pour un événement de ce type. "Je suis impressionné par le ratio jeunes/vieux. Je n'avais jamais vu ça dans une salle de meeting présidentiel, s'enthousiasme un ancien ponte du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS). J'étais plutôt habitué à galérer en mettant des t-shirts MJS sur des vieux!" En creux, la satisfaction et le soulagement de l'équipe de Benoît Hamon en disent long sur son anxiété face aux sondages décevants et à la campagne difficilement audible que mène le candidat depuis sa désignation le 29 janvier.
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