Jean-Marie Le Pen a réussi vendredi matin un coup médiatique sur la "dalle d'Argenteuil", en banlieue parisienne. Dans une indescriptible cohue de journalistes français et étrangers, qui contrastait avec la relative indifférence des badauds, le candidat FN s'est adressé directement aux habitants de cette cité, à l'endroit même où son rival UMP les avait choqués en employant le terme de "racaille" en 2005.
"Si certains veulent vous karchériser pour vous exclure, nous voulons, nous, vous aider à sortir de ces ghettos de banlieues où les politiciens français vous ont parqués, pour vous traiter de racaille par la suite", a-t-il déclaré dans un haut-parleur, caché aux quelques dizaines d'habitants présents par une forêt de micros et de caméras. "Je ne suis pas venu ici faire un safari politico-médiatique", s'est pourtant défendu M. Le Pen, qui était accompagné de sa directrice de campagne, sa fille Marine.
Cette visite avait pourtant tout d'une provocation à l'intention de Nicolas Sarkozy, qui avait renoncé jeudi à une visite de quartier populaire de la Croix-Rousse, à Lyon, où une manifestation hostile à sa venue l'attendait. "Je ne me définis pas par rapport à Nicolas Sarkozy", a d'abord affirmé aux médias le leader du Front national. Mais il a ensuite insisté, dans son allocution, sur le fait qu'il a pu s'exprimer "là où même pas notre ancien ministre de l'Intérieur n'ose se rendre".
Dans sa brève allocution, le chef du FN a promis de "donner un espoir réel" aux habitants de la cité du Val d'Argent. "Vous pouvez parfaitement comprendre" la préférence nationale", leur-a-t-il dit, et pourquoi "il est urgent de l'appliquer". |