Raymond Devos est mort ce jeudi à 83 ans. Il s'était imposé comme l'un des plus subtils manipulateurs de la langue française en inventant un style où images, "malentendus, homonymies et figures de style" se télescopaient pour débusquer l'absurde et faire éclater le rire.
En 1957 il débute à l'Alhambra en seconde partie puis il présente son premier one man show en 1964 au Théâtre des Variétés. Avec "La Mer démontée", "Le Car pour Caen, "Les sens interdits", "Mon chien c'est quelqu'un" ou "Sens dessus dessous", cet homme timide au physique d'ogre débonnaire incarne un comique basé sur la chute, le malaise, l'échec, l'humiliation.
Jusque dans les années 90, il multipliera tournées triomphales et one man shows. D'abord réticent à éditer ces textes, il a finalement publié une dizaine d'ouvrages dont "Matière à rire" (1992), résumant alors ses trente-cinq ans de scène. Viennent ensuite deux récits rocambolesques, "Un jour sans moi" (1996), et "Les 40e délirants" (2002) puis, en 2003, une nouvelle illustrée par Yves Saint-Laurent, "Une Chenille nommée Vanessa".
Dans un communiqué, Jacques Chirac salue "un artiste immense", "un irrésistible funambule des mots, un éblouissant magicien de la langue française, un très grand poète de l'humour". "Au long de sa prestigieuse carrière, il a su nous faire rire aux éclats et nous émouvoir aux larmes, dans cette étonnante alchimie du comique et de la gravité, de l'absurde et de la profondeur, qui constituait la marque singulière de son magnifique talent", ajoute le chef de l'Etat.
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