Nicolas Sarkozy, a profité de sa visite jeudi 12 mars à Fessenheim (Haut-Rhin) pour multiplier les charges contre le chef de l'Etat et son gouvernement, à neuf jours du premier tour des élections départementales. Il a notamment taxé la volonté de François Hollande de fermer la doyenne des centrales nucléaires françaises de « combine politique », afin de satisfaire les écologistes.
L'Autorité de sûreté nucléaire « a confirmé que cette centrale pouvait encore fonctionner au moins pendant dix ans », a martelé l'ancien chef de l'Etat devant des journalistes, après avoir rencontré sur place des élus locaux ainsi que des employés et des syndicats de la centrale alsacienne.
Le démantèlement de la centrale coûterait « entre 5 milliards et 8 milliards », a-t-il ajouté. « Est-ce qu'on a vraiment cet argent [en France] pour fermer une centrale nucléaire qui rapporte 400 millions d'euros par an ? », a-t-il demandé, proposant de consacrer ces bénéfices au développement des énergies renouvelables. Et d'ironiser : « Je me demande où ils vont trouver l'argent pour démanteler Fessenheim en deux ans ? Déjà pour passer leur loi Macron, il faut faire le 49-3, ils ont besoin d'une lance à incendie pour éteindre un mégot de cigarette ! »
Installée en bordure du Grand Canal d'Alsace, Fessenheim est dotée de deux réacteurs de 900 mégawatts chacun. M. Hollande a réaffirmé début mars qu'elle serait fermée « à l'horizon de la fin du quinquennat », alors que les doutes sur sa fermeture s'intensifient après le report à 2017 par Electricité de France du démarrage de l'EPR de Flamanville (Manche), un réacteur de nouvelle génération.
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