Le président français met la pression sur l’Union européenne pour durcir le projet de modification des règles sur le détachement des salariés. Isolé, il risque de froisser certains Etats membres, qui avaient déjà consenti à faire des efforts.
Macron a déboulé sur la scène européenne en juin en exigeant de rendre plus difficile le détachement de travailleurs dans l’Union. Le nouveau président a ainsi voulu marquer d’emblée que l’Europe était aussi un espace qui «protège», comme il l’a promis durant sa campagne. Mais il a pris tous ses partenaires de court alors même qu’ils se préparaient à adopter, de façon tout à fait inespérée, une révision de la directive de 1996 organisant le travail détaché, afin de mettre fin aux abus.
les pays d’Europe centrale et orientale, qui ont le plus à perdre dans cette réforme, se sont braqués. La tournée qu’il a entamée mercredi à Salzbourg, en rencontrant les Premiers ministres autrichien, tchèque et slovaque, et qui se poursuivra jeudi en Roumanie puis vendredi en Bulgarie, vise à réparer les pots cassés.
Macron joue gros dans cette affaire, car le sujet est, en France, emblématique de l’absence d’Europe sociale. Le travailleur détaché est devenu l’enfant illégitime du fameux «plombier polonais» et de la «concurrence libre et non faussée» qui, en 2005, avait convaincu une bonne partie de la gauche de voter non au traité constitutionnel européen.
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