Le gouvernement a voulu maintenir le cap, mercredi, quant à son projet controversé de privatisation d'Aéroports de Paris (ADP), malgré une union inédite des oppositions pour tenter d'obtenir un référendum sur la question. En débat depuis plus de six mois au Parlement, le projet de loi Pacte prévoit de supprimer l'obligation pour l'État de détenir la majorité du capital d'ADP (actuellement 50,63%).
Depuis la première lecture en octobre, cette privatisation est devenue, après son rejet au Sénat à majorité de droite, la principale pomme de discorde, certains pointant un "cadeau à Vinci", qui ne cache pas son intérêt. Le gouvernement fait face depuis mardi à une coalition de circonstance de l'ensemble de ses oppositions au parlement: au total, 248 députés et sénateurs, issus de toute les formations politiques à l'exception de La République en marche et du Rassemblement national, avaient apposé leur signature pour enclencher un "référendum d'initiative partagée", afin de soumettre la proposition au suffrage universel.
"Mesdames et messieurs Les Républicains, cela a dû vous faire bizarre de vous retrouver sur la même estrade que les communistes et les socialistes, pour vous opposer à la privatisation d'ADP", a fustigé le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, mercredi, en disant "relever les contradictions de cet équipage de circonstance", lors d'une séance chahutée de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Quelques heures plus tôt, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, avait indiqué "(espérer) fortement que la loi Pacte, dans laquelle intervient la privatisation d'ADP, sera adoptée à une large majorité jeudi".
"Nous sommes évidemment respectueux des procédures parlementaires et des outils démocratiques, il est normal qu'ils soient utilisés par l'opposition quand bien même elle est constituée des attelages les plus baroques", avait-elle ensuite ironisé. Devant le Sénat, le Premier ministre a pour sa part jugé que la tentative d'un référendum d'initiative partagée posait la question de l'"équilibre délicat" entre référendum et démocratie représentative, en faisant valoir que le projet de loi Pacte avait déjà "fait l'objet d'un très long débat" au Parlement.
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