François Hollande a retrouvé mardi ses homologues européens pour un sommet informel, destiné à tirer les enseignements des élections européennes, qui ont vu une spectaculaire percée des partis europhobes. «Les élections ont renforcé l'opportunité de cette discussion», souligne-t-on à l'Élysée, où l'on insiste sur les «leçons» à tirer du scrutin.
François Hollande arrivait déconfit et penaud devant ses pairs, avec des résultats nationaux calamiteux: un FN en tête avec un score historique, et un PS qui enregistre sa plus mauvaise performance depuis 1979. «C'est en France, pays fondateur de l'UE, patrie des droits de l'homme, que l'extrême droite arrive largement en tête», a été obligé de reconnaître le président lundi soir à la télévision.
Il s'est exprimé une première fois, avant d'aller dîner avec ses homologues. Sans surprise, il a une nouvelle fois appelé à «réorienter» l'Europe, afin que celle-ci puisse «répondre davantage aux demandes qui se sont exprimées dans ces élections», soit plus de croissance, plus d'emplois, une transition énergétique renforcée. En résumé, «plus de protection». «Je peux ne pas vouloir que les Français aient voté à 25 % pour l'extrême droite, mais ils ont voté ainsi», a lancé le président, d'une voix blanche. «La France a eu ce vote, a-t-il répété, comme s'il n'arrivait toujours pas à y croire. Je me sens encore plus concerné, mobilisé par la réorientation de la construction européenne.»
«L'Europe doit entendre ce qui s'est passé en France», a-t-il ajouté, en promettant qu'il tenterait de peser sur le mandat qui sera confié à la prochaine Commission, avec «encore plus de force» que depuis 2012. Persuadé que le message envoyé par les électeurs français sera de nature à convaincre ses partenaires de desserrer l'étau de certaines contraintes, alors que ces derniers n'ont eu de cesse depuis 2012 de rappeler à la France ses engagements en matière de réduction des déficits notamment, Hollande a nié se trouver en position de faiblesse.
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