François Hollande a amorcé lundi avec le Premier ministre néerlandais un rapprochement visant à tourner la page de la crise de la zone euro durant laquelle les deux pays ont affiché des positions antagonistes sur la scène européenne. Souvent perçu à La Haye comme le chef de file de la lutte contre l'austérité, François Hollande a récolté durant sa visite officielle les fruits politiques du tournant social-démocrate annoncé lors de ses voeux aux Français.
"Je veux dire ici mon appréciation de la vision et des réformes économiques que le président a annoncées la semaine dernière", a déclaré le Premier ministre libéral Mark Rutte lors d'une conférence de presse conjointe. Le Premier ministre a plus tard, lors d'un forum économique, salué le renouveau des relations bilatérales franco-néerlandaises.
"La France et les Pays-Bas se disent 'oui'", s'est enthousiasmé Mark Rutte devant un public de patrons français et néerlandais. François Hollande a rendu un hommage appuyé au modèle de concertation sociale néerlandais, une source d'inspiration pour "le compromis social-démocrate" qu'il espère mettre en oeuvre en France.
"Je pense que c'est un bon modèle", a dit le président français qui doit expliquer mardi aux partenaires sociaux les contreparties qu'il attend du patronat en échange de 30 milliards d'euros de baisses de charges. Il s'est toutefois défendu de vouloir pousser son virage social-démocrate jusqu'à former une alliance avec le centre-droit, à l'instar de la grande coalition allemande ou du gouvernement que dirige Mark Rutte avec les travaillistes hollandais.
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