La justice a immédiatement retenu le caractère antisémite dans l’enquête sur l’assassinat de Mireille Knoll, 85 ans, retrouvée morte vendredi à son domicile parisien, le corps lardé de plusieurs coups de couteau et en partie calciné. Handicapée et atteinte de la maladie de Parkinson, l’octogénaire avait échappé en 1942 à la rafle du Vél d’Hiv en s’enfuyant de Paris avec sa mère.
Lundi soir, deux hommes ont été mis en examen pour «homicide involontaire» à caractère antisémite et «vol aggravé», avant d’être placés en détention provisoire. L’un deux, Yacine M., 29 ans, n’était autre que le voisin de la victime, à qui il rendait visite régulièrement depuis son enfance. Connu notamment pour des faits de viol, condamné en 2017 pour avoir agressé sexuellement la fille de l’ancienne aide à domicile - alors âgée de 12 ans - de Mireille Knoll, l’homme venait de passer huit mois en prison. «Le jour même, il était là, amical avec ma mère, il buvait du porto», a témoigné un des fils de la victime sur la chaîne i24News.
L’autre suspect écroué, Alex C., est un SDF de 21 ans connu pour des vols avec violence, qui se trouvait dans l’appartement de Mireille Knoll le jour du meurtre. En garde à vue, il a expliqué que Yacine M., rencontré en prison, tenait régulièrement des propos antisémites et aurait crié «Allah Akbar» au moment de passer à l’acte. Mais face aux enquêteurs du 2e DPJ (district de police judiciaire), les versions des deux hommes sont apparues contradictoires, chacun renvoyant sur l’autre la responsabilité des coups mortels.
A ce stade, l’hypothèse d’un crime crapuleux est privilégiée par les enquêteurs, bien que le vol visant une personne en état de faiblesse apparaisse comme un mobile en total décalage avec le train de vie modeste de Mireille Knoll. Depuis la mort de son mari, un survivant d’Auschwitz, elle vivait seule au deuxième étage d’un immeuble HLM du XIe arrondissement de Paris.
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