Les deux finalistes de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont livrés à un duel tendu, à quatre jours du second tour. Le choc fût frontal. Le débat a vite viré au pugilat. Marine Le Pen a attaqué d’emblée, mercredi soir son rival Emmanuel Macron, le qualifiant de candidat “de la guerre de tous contre tous”, lors du débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle.
“Mensonges”, “bêtises!”, “vous ne connaissez pas vos dossiers !”, a lancé Emmanuel Macron, regardant constamment sa rivale quand celle-ci se plongeait régulièrement dans ses fiches et rétorquait : “Je vois que vous voulez jouer avec moi à l’élève et au professeur, mais ça n’est pas mon truc”. Le candidat “En Marche!” a de son coté accusé son adversaire de “porter l’esprit de défaite”. Visiblement confiant, Emmanuel Macron a rapidement fait remarquer à Marine Le Pen qu’elle n’était pas, selon lui, à la hauteur de l’exercice. Faisant référence à la visite surprise de Marine Le Pen aux salariés de Whirlpool d’Amiens, Emmanuel Macron l’a aussi accusé d’avoir “profité de la détresse des gens”. L’ancien ministre de l’Économie a été le premier à rappeler cet épisode de la campagne, accusant la candidate du Front National d’être allée “passer un quart d’heure” sur le parking de l’usine “pour faire des selfies (…) avec les salariés”.
Toujours très offensive, la candidate du FN a affirmé lors du débat télévisé d’entre-deux-tours qu’Emmanuel Macron était ministre quand SFR a été vendue, ce qui n’était pas le cas. Par ailleurs, alors que la candidate FN attaquait l’ancien ministre de l’Économie sur sa gestion de la vente de SFR, celle-ci a consulté ses notes et a mentionné un autre dossier, ce que le candidat d’En Marche lui a fait remarquer. L’affrontement a ensuite continué sur le thème du terrorisme. Marine Le Pen a accusé Emmanuel Macron de “complaisance” sur le fondamentalisme islamiste au cours d’un vif échange. “Non seulement vous n’avez pas de projet, mais en plus vous avez une complaisance pour le fondamentalisme islamiste”, a lancé la candidate du Front National à son rival.
Emmanuel Macron a accusé lui sa rivale de “porter” la “guerre civile”, ce “piège” que, selon lui, “nous tendent les terroristes”. “Je serai intraitable et je mènerai la lutte sur tous les plans mais le piège qu’ils nous tendent, c’est celui que vous portez, c’est la guerre civile”, a déclaré l’ancien ministre de l’Économie. Par ailleurs, le candidat d’En Marche a reproché à Marine Le Pen de ne pas avoir voté les réformes pour lutter contre le terrorisme à Bruxelles.
Alors que la tension n’avait toujours pas quitté le plateau, le thème de l’Europe a été abordé. Dénigrant la “soumission” présumée de la France à l’Allemagne, Marine Le Pen a assuré que “la France sera dirigée par une femme” après la présidentielle, “moi ou Mme Merkel”. “L’euro, c’est la monnaie des banquiers, ce n’est pas la monnaie du peuple”, et “c’est la raison pour laquelle il faut que l’on arrive à s’arracher à cette monnaie”, a affirmé la candidate du FN et eurodéputée, défendant son projet “essentiel” de passage d’une monnaie unique à une monnaie nationale.
Sur l’Europe toujours, Emmanuel Macron a tenté de démontrer que le projet proposé par le Front National n’était pas applicable. Alors que la présidente du FN l’accusait d’agiter “le projet peur” comme pour le Brexit”, Emmanuel Macron a répliqué : “Qui joue avec les peurs de nos concitoyens ? C’est vous (…) La grande prêtresse de la peur, elle est en face de moi”. Dénonçant le projet de sa rivale comme “mortifère”, l’ancien ministre de l’Économie lui a lancé que son “bidouillage avec Nicolas Dupont-Aignan n’a aucun sens, il manifeste une impréparation crasse”.
Emmanuel Macron a été jugé le plus convaincant par 63% des Français lors du débat d’avant le second tour de l’élection présidentielle, contre 34% pour son adversaire Marine Le Pen, selon un sondage Elabe diffusé mercredi.
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