Emmanuel Macron a déclaré jeudi que le Premier ministre Édouard Philippe et lui-même avaient « pleine confiance » et soutenaient « pleinement » la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Ils estiment tous les deux qu'elle va résoudre de la meilleure des manières la crise qui touche les prisons depuis plusieurs jours. « La ministre est à la manœuvre et, j'en suis sûr, aura une solution négociée avec les organisations » syndicales, a expliqué le président de la République à des journalistes à l'issue de son discours de vœux aux agriculteurs à Saint-Genès-Champanelle, en Auvergne. « Le Premier ministre et moi avons pleinement confiance et soutenons pleinement l'action de la ministre », a insisté Emmanuel Macron.
Le syndicat FO Pénitentiaire (30 % aux dernières élections) et la CGT-Pénitentiaire (15 %) ont annoncé jeudi qu'ils ne signeraient pas ces propositions. Le dernier syndicat, l'Ufap-Unsa (majoritaire avec 40 %), n'a pas encore fait connaître sa décision. Mais selon Edouard Philippe, le syndicat majoritaire "a considéré qu'on était dans quelque chose d'intéressant et d'acceptable". "La ministre discute, je pense que la discussion se fait dans des conditions rendues difficiles par la tension, la fatigue, l'inquiétude des surveillants pénitentiaires", a-t-il estimé. "Je pense qu'il faut aussi regarder l'avenir, regarder ce qui est vraiment sur la table et j'espère que le débat pourra continuer. Je sais que la ministre de la Justice souhaite que les choses aboutissent, moi aussi d'ailleurs, on souhaite que le débat puisse être de qualité, qu'on puisse avancer et conclure un accord", a poursuivi Édouard Philippe.
Dans son projet d'accord, la Chancellerie a proposé des mesures pour améliorer la gestion des détenus radicalisés, comme la construction de 1 500 places dans des quartiers étanches, des mesures concrètes pour renforcer la sécurité des agents, la création de 1 100 emplois supplémentaires et une enveloppe de plus de 30 millions d'euros pour rehausser les indemnités perçues en complément de salaire par les surveillants. Elle n'a en revanche fait aucune proposition en ce qui concerne une évolution des statuts des surveillants, une mesure réclamée par les syndicats FO et CGT.
Nicole Belloubet a été critiquée par l'opposition et des syndicalistes pour avoir manqué d'empathie et de réactivité en ne se rendant pas immédiatement à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où un détenu djihadiste a blessé plusieurs surveillants le 11 janvier.
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