Jean-Marc Ayrault a déroulé mardi devant les députés son plaidoyer en faveur de la ratification du traité budgétaire européen. Il a dû subir l'ironie de la droite et du centre, dont les orateurs ont souligné à l'envi que le traité budgétaire, que François Hollande avait promis de "renégocier", était le même "à la virgule près" que celui signé en mars par Nicolas Sarkozy.
Il a aussi essuyé les critiques du Front de gauche, fustigeant l'austérité contre laquelle il a réuni dimanche à Paris des dizaines de milliers de manifestants, et des écologistes, pour qui le traité n'est pas en mesure de sauver l'euro et "ne sera sans doute pas appliqué".
"J'entends les doutes, certains bruyants, d'autres silencieux. Je compte parmi les hésitants quelques amis", a lancé le Premier ministre. "La souveraineté budgétaire restera au Parlement", a martelé Jean-Marc Ayrault, alors que le traité reprend la "règle d'or" imposant aux 25 Etats signataires de ne pas dépasser, à moyen terme, un déficit "structurel" égal à 0,5% du PIB.
Il n'a pas hésité à dramatiser l'enjeu du vote au parlement, bien que la ratification soit garantie par les votes des députés PS et de l'opposition de droite. "La conséquence d'un vote négatif de notre pays, ce serait, vous le savez bien, une crise politique et l'effondrement de l'union monétaire", a mis en garde le Premier ministre. |