À deux mois de son départ de l'Élysée, François Hollande se retrouve de plus en plus seul et occupe le temps qu'il lui reste. Le palais est déserté. De nombreux conseillers présidentiels ont été recasés dans d'autres postes. Ceux qui sont encore à l'Élysée s'étonnent de l'activité du chef de l'État qui multiplie les inaugurations et les cérémonies de remises de médaille. À quarante jours du premier tour de la présidentielle, le pouvoir s'est mis en veille. Même les Conseils des ministres ont été raccourcis.
Il est classique que la machine étatique décélère à l'approche des échéances majeures, mais comme François Hollande a fait connaître son retrait de la course à la présidentielle précocement, dès le 1er décembre, le ralentissement s'est accentué, au point de frôler la paralysie. «Les cabinets ministériels ont arrêté depuis longtemps de passer des commandes aux administrations, lesquelles jouent la montre en attendant l'arrivée du nouveau pouvoir», explique un ancien conseiller, qui a d'ores et déjà rejoint son corps d'origine.
Si les membres du gouvernement répètent à l'envi qu'ils seront ministres «jusqu'au bout», dans les faits, ils rejoignent leur fief dès que possible. Peu investis dans la campagne présidentielle de Benoît Hamon, où ils ont été par ailleurs peu sollicités à l'exception d'une poignée d'entre eux, les ministres sont obnubilés par leurs législatives. Ainsi, le ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll arpente sa circonscription du Mans dès le vendredi matin - son activité politique dans son fief sarthois, où il vit, se cantonnait auparavant aux seuls week-ends.
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